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02 mai 2017

L'orthorexie ou l'influence des réseaux sociaux




Je suis née en 1996, l'année de la Macarena et de Wannabe,  de la sortie de Toy Story et de la mort de François Mitterrand. Issue de la génération Z, j'ai grandi et évolué avec les débuts d'Internet, MSN, Daily Motion, les téléphones portables, YouTube, Facebook, la 3G puis la 4G, les DVD et le Blue Ray.

Aujourd'hui je suis ultra connectée, comme peut-être toute ma génération. J'ai facebook, twitter, instagram, pinterest, tumblr, snapchat, spotify... Les réseaux sociaux sont pratiques, narcissiques, addictifs. Et c'est aussi grâce à eux que j'ai décidé de perdre du poids, il y a deux ans maintenant, durant le mois de mai 2015.

A l'époque j'avais découvert Sonia Tlev et son TopBodyChallenge, son instagram et toutes ces transformations incroyables. Alors, j'ai voulu acheter son programme, ce que j'ai fait le mois d'après. J'ai lu des milliers de posts instagram en deux ans, liké des dizaines de pages facebook et acheté 3 programmes de sport. J'étais persuadée que mon combat était le bon. Mais un contre temps s'est ajouté puis imposé à toute ma bonne volonté et j'ai découvert l'orthorexie. Et ça, ça n'était pas prévu.

Je vais surement m'attirer les foudres en écrivant ces lignes, ce trouble alimentaire étant seulement reconnu par le corps médical depuis peu. L'orthorexie est donc un trouble du comportement alimentaire que se caractérise par une obsession de la nourriture totalement saine en rejetant toutes  formes de transformations possible. C'est ce que je suis devenue malgré moi.

Ça a commencé en me renseignant sur les aliments trop calorifiques, trop sucrés puis sur ceux dit "interdits". Aux rythme de mes lectures que je croyais saines, je me refusais de plus en plus de choses au profit d'autres aux indices glycémiques bas. Ça s'est terminé par une obsession pour toutes les étiquettes nutritionnelles, du paquet de céréales aux flocons d'avoines, des haricots verts aux boites de légumineuses. J'étais constamment en quête du moindre sucre caché, à la chasse aux matières grasses : à la fin de l'année 2016 j'étais dans une telle spirale que le seul petit plaisir que je m'offrais se trouvais à fin de mes repas, un carré de chocolat noir 90% qui devenait complètement vital sans que je comprenne vraiment pourquoi.

Tous les soirs à table je combattais mes parents. Du taboulé, non surtout pas de glucides le soir, des raviolis, quelle torture... Je suis devenue machinale, convaincue que manger était uniquement un acte humain nécessaire et non un plaisir. J'étais persuadée d'avoir trouvé mon mode de vie idéal. Je suivais de plus en plus de compte motivation, je lisais de plus en plus de conseils "diétiétiques" en me répétant que si mes résultats étaient si lents c'était parce que je ne me privais pas encore assez, j'étais capable de mieux.

L'engrenage c'est retourné contre moi. J'ai refusé presque toutes les sorties avec mes amis, culpabilisé au moindre bout de pain ingurgité. J'alternais entre crises boulimiques honteuses et phases orthorexiques sévères en tentant de faire toujours plus. Sans aucune émotion, je contemplais les broccolis vapeur, quinoa et lentilles en étant sûre de vouloir tout faire pour maigrir. En novembre ça s'est intensifié et en décembre mon corps ne suivait plus et non, le mental ne m'a pas soutenu cette fois. J'étais épuisée de toutes les façons, et le yoyo tant redouté s'est enclenché. Moi, tellement anxieuse de grossir, presque phobique de manger un peu de gras j'ai vu mon corps se transformer à nouveau, abîmé par autant de privations et de maltraitance.

Aujourd'hui, je lis toujours les posts instagram. Je like toujours des photos motivation. Il m'arrive encore sans pouvoir m'en empêcher de pencher la tête vers une petite étiquette. La différence, c'est que je me suis désabonnée de s comptes prônant la maigreur et j'ai choisi de suivre des personnes ayant plus ou moins la même morphologie. Je n'ai plus peur de manger un peu de fromage, je suis moins obsédée par le chocolat, je tente de trouver cet équilibre que j'ai toujours cherché. L'épée de Damoclès qui planait au dessus de ma tête s'éloigne au fur et à mesure que j'avance vers la guérison. Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur les réseaux. Ne tentez pas de "sèche" si vous n'êtes pas professionnel, faites ce qui vous fait envie et surtout faites le avec plaisir.


26 avril 2017

Le diktat vicieux des étiquettes


Les étiquettes. Celles collées à notre image, derrière nos jeans ou sur nos boites de conserve. Elles sont partout, elles nous informent et nous conditionnent : nous sommes devenu les esclaves de nos propres inventions.

Je suis devenue dépendante de ces trois formes d'étiquettes. Si une affichait un "S" j'avais ce sentiment victorieux de me sentir mince le temps d'une petite lettre. Si elle indiquait "sucre" dans mes courgettes, je reposais la boîte sans un regard sur l'étagère en me répétant que ça m'étais complètement interdit. Et si par malheur je les mangeais alors je culpabilisais aussi tôt d'avoir ingurgité du sucre ajouté. Ces deux étiquettes combinées donnaient inévitablement le mélange si banal d'une fille normale et complexée.

Comment quelques tailles de vêtements, dites "standard", peuvent-elles englober la totalité des corps féminins, présumés uniques ? Actuellement j'oscille entre trois d'entre elles. Et mon humeur dépend entièrement de celle qui va réussir à contenir mon corps. Les phases de la boulimie m'obligent à avoir deux dressings particuliers : un pour les phases orthorexiques (où je maigri) et un autre pour les phases hyperphagiques (où je grossi).

Les boutiques sont devenues un calvaire : mon visage se fermait complètement, et je me retrouvais là entourée de gens qui fourmillent dans une joyeuse danse entre portants, cintres, miroirs et cabines. Les larmes montaient indépendamment de ma volonté, et une phrase tournait en boucle comme si c'était ma chanson préférée : "Je pourrais tout porter quand je serais mince". Je sortais dépitée du magasin avec un amour propre proche de -20 et et une journée déglinguée. Je me souviens très clairement de la dernière fois que j'ai ressenti ça, c'était fin février. J'avais rendez vous avec ma maman à Châtelet pour une sortie ciné. Je lui avais dit que j'avais besoin d'un bas de maillot de bain pour nos vacances cet été alors on est allée chez New Look. Je me suis dirigée vers les portants, j'ai pris ce que je voulais et je me suis retournée pour passer en caisse. Avant d'arriver dans la file, le temps s'est arrêté dans ma tête. Mon regard a croisé dans le miroir celui d'une fille que je ne reconnaissais plus. Jean mom, baskets et encore un sweat trop large, pas de maquillage et une queue de cheval. Où étais-je passée ? Qu'avais je fais d'Aurélie ? J'ai paniqué, je me suis dit que je ne méritais pas d'être là et je suis sortie très très vite sans rien acheter.

J'essaye maintenant de faire abstraction des tailles, car si mon corps peut rentrer dans un short taille S aussi bien que dans un jean taille L c'est bien parce que c'est le même, il ne change pas entre deux boutiques. Pour autant, j'ai encore du mal à décrocher des étiquettes nutritionnelles. J'ai tellement tout vérifié, j'ai même testé les applications compteurs de calories pendant un temps. Je voulais tout mettre en oeuvre pour que "ça marche". Et durant plus d'un an j'ai regardé tous les jours même sur des boites de conserve, le nombre des calories, le taux de masse grasse, celui du sucre, celui des glucides... Je calculais tout et pourtant je n'ai pas perdu 10 kilos.

Mais ai-je nécessairement besoin de perdre des kilos ? Ces dernières étiquettes, celles qu'on collent sans connaitre, sont surement les plus dévastatrices et à l'origine des troubles alimentaires. De mes plus lointains souvenirs, je me souviens avoir été une petite fille pas mince, pas grosse encore moins obèse, simplement dans la norme. Pas très jolie mais "pas horrible non plus". Au collège, j'avais ma bande et secrètement je rêvais d'être comme elles : fine, belle et sûre de moi. Ça m'a toujours beaucoup importé de savoir comment les gens qui évoluaient autour de moi me trouvais quitte à me reprocher d'être superficielle. Jamais d'insultes, quelques sous-entendus qui ont suffit à me faire culpabiliser d'être seulement dans la norme.

En revanche, je suis certaine que pour tous les autres qui ont été plus gros que moi à l'école, ou très minces malgré eux et ceux victimes de harcèlement l'impact a été bien plus rude. Même si la société nous colle automatiquement une étiquette sur le front à la naissance de part les origines, la classe sociale ou le climat familial, celles qui font parfois le plus mal sont celles qui nous tombent dessus sans prévenir. Comme celle que ma gynéco m'a collée l'année dernière en me disant très calmement que j'étais en surpoids, que j'étais trop grosse pour mon IMC alors que je tentais si furieusement de maigrir. Je ne veux plus être victime de ces étiquettes, je veux être patronne des miennes.
15 avril 2017

De l'importance de s'aimer



"Tu t'aimes un peu trop non ? T'es pas un peu narcissique?" Bah non. On enseigne aux petites filles de ne pas se fier aux premiers tourments que notre société leur inflige. Pourtant à un certain stade qui se situe plus ou moins au début de l'adolescence on leur placarde des images, photos, et autres illusions qu'elles se mettent vraiment à croire.

Ne pas s'aimer fait des dégâts. Des ados en pleurs qui porteront ces casseroles toutes leurs vies, des adultes qui suivent à la lettre le dernier régime miracle à l'approche du mois de juin et des humains qui n'oseront jamais dépasser le cadre de leurs limites et autres zones de confort jusqu'aux fameux regrets.

On peut me considérer comme superficielle. J'attache de l'importance à l'image que je renvoie et depuis toujours je n'ai jamais été en accord avec cette dernière. On peut faire semblant c'est vrai, mais je sais pertinemment que ne veux pas mener ce genre de combat toute ma vie. Je m'imagine souvent au bord de l'eau, sur une plage ou tout simplement l'été : le vent léger qui froisse délicatement ma robe, le soleil qui rougit sur ma peau et une sensation de bien être total, de liberté. Et ensuite je réalise que ça ne m'est jamais arrivé. J'ai de la chance pourtant, je suis déjà à la plage ou à la mer durant l'été. Je n'ai porté que très rarement des robes. Encore moins des maillots de bain. Et pourquoi ?

Je ne me suis jamais sentie à l'aise avec mon enveloppe corporelle. Ça s'est même empiré en vieillissant. J'ai porté mon premier short en jean à la fin de mes 14 ans parce que je complexais trop avant. Je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où j'ai osé le maillot de bain, en cinq ans d'été dans le sud. L'été dernier a été le plus dévastateur, je n'en ai porté qu'une seule fois et je suis vite rentrée m'enfermer par la suite remplie de honte. Quand je repense à cette vision, dans cette robe d'été, je me rend compte que c'est une Aurélie mince, utopie de moi même, que je visualise. La minceur qui garantit succès, réussite et assurance à la personne qui la possède.

J'ai également réalisé que mes choix étaient totalement orientés par ce manque d'estime. En fait, il régente ma vie. Je ne m'autorise rien. Je redoute plus que quiconque les essayages lors d'une session shopping et les restaus entre amis. J'ai passé deux hivers dans des fringues bien trop larges pour moi. Je ne porte plus de robes, encore moins de jupes (la dernière tentative remonte à août dernier). C'est un engrenage qui te capture et dans lequel tu deviens prisonnier. "Mais Aurélie arrête de te plaindre c'est pas compliqué de se maquiller un peu et de choisir des vêtements à sa taille!" C'est vrai, c'est à la portée de tout le monde quand on y réfléchis. Alors pourquoi je n'y arrives pas ? J'ai beau chercher, je n'ai aucune réponse. C'est au dessus de mes forces, de mes compétences, de mon bon sens. Et je répétais à qui voulais bien l'entendre que je le ferais quand j'aurais maigri. C'est actuellement devenu une source d'angoisse, à la moindre sortie je baisse la tête et j'avance sans aucun regard, aucun sourire.

Mais est ce que je vais me négliger toute ma vie ? Ai-je envie de me détester pour le restant de mes jours ? Ne suis-je pas fatiguée ? Pourquoi ne pas transformer haine et dégoût en amour et plaisir ? Plus je vieillit et plus j'ai peur que ma vie soit médiocre, qu'elle ne soit seulement que le survol de ce que j'aurais voulu qu'elle soit réellement. Depuis, j'ai compris. Vous avez le droit d'avoir le nez un peu bancal, quelques vergetures, de la cellulite incrustée, des boutons parfois récalcitrants et peut-être des rondeurs. Et ce n'est pas grave. J'ai le droit de m'aimer. 


25 mars 2017

Ce que j'aurais voulu te dire



21 ans. C'est peu, pourtant ça me semble filer si vite. J'imagine inlassablement ces souvenirs, mes souvenirs qui resteront à tout jamais des images de ce que j'étais. La fin du collège, mes deux lycées, les rencontres, l'adolescence dans ses meilleurs et pires côtés. On pense souvent que si on devait revenir quelques fois en arrière, mettre le temps sur arrêt, on changerait des actes ou des paroles. Une destinée n'est-t-elle pas déjà toute tracée ?

"Aurélie, tu as eu 16 ans en janvier 2012, juste après que Colonel Reyel ait décidé de sortir ce titre qui t'as poursuivi tout l'été dernier. C'était marrant, puis tu engueulais ceux qui la chantaient. C'était le début de quelque chose de nouveau, comme un tournant. Adieu le collège, on enlève les étiquettes et on recommence. Pourquoi tu avais si peur à l'époque ? Le changement c'est pas si mal en y repensant. Tu piquais encore les fringues de maman, même si tu te sentais mal dans tes baskets. Tu ne t'es même pas rendue compte qu'un an les crises que tu subissais s'étaient  apaisées : une personne rentre dans ta vie et manger te semble alors presque superficiel. Tu appréciais le lycée, ça te faisais du bien, tu respirais, mais tu étais encore si candide. L'année de tes 16 ans est passée comme un souffle. Entre peine cachée et nouveaux bonheurs. Ton rire raisonnait dans les couloirs du lycée tandis que les pleurs ruinaient un peu trop fréquemment ton mascara.

C'est étrange, tu as bousillé une partie de ton adolescence pour les mêmes raisons que celles qui me poussent à écrire aujourd'hui. Pourquoi tu étais si exigeante avec toi même hein ? Pourquoi tu te faisais si peu confiance ? C'est dommage, c'est une si belle période le lycée. Tu penses que l'amour un peu trop passionnel te détruit alors que finalement ce ne sont que les conséquences de tes actes déboussolés. Non, tu n'es pas cinglée. Oui, tu as le droit d'avoir mal. Mais tu aurais du sourire plus souvent. Pourquoi attacher autant d'importance à des gens de passage ? Ne te laisses pas faire, tu sais que tu vaux mieux que des remarques insignifiantes de toute manière. Ressaisis toi, les gens n'ont en aucun cas le droit de profiter de ta maladresse et ta candeur  Ne t'en fais pas, les gens t'aiment. Mais différemment, pas toujours comme tu l'aurais souhaité. Prends de l'assurance, bon sang ! Il faut apprendre à t'aimer rien que pour toi avant de vouloir idolâtrer les autres. Tes parents seront là pour toi, n'attends pas si longtemps avant de leur avouer tes problèmes, ils te soutiendront toujours.

Tu sais, il faut se donner de l'indulgence pour progresser. Tu aurais dit que c'est contradictoire, et c'est plutôt vrai mais tu verras qu'il n'est pas bon de trop s'en demander. Crises d'angoisse et crises de boulimie se succèdent. Mais tu n'es pas toute seule dans ce cas finalement. Les idées noires c'est pas très joli et puis c'est lâche aussi. Ton bonheur, il ne dépend pas des autres, il dépend uniquement de toi. Parfois le lâcher prise c'est beau, ça coule dans les veines et glisse sur la peau... Je te promets qu'il faudra se battre, continuer d'endurer et surtout profiter."
19 mars 2017

La boulimie



Après avoir écrit l'article "mon combat contre l'hyperphagie" j'ai décidé de rédiger un nouveau texte sur le mal qui me ronge parfois. Parce que c'est dur, parce que c'est long et que l'écriture est un joli médicament temporaire.

La boulimie, c'est un truc pas cool qu'on attrape dès nos plus jeunes années. Un trouble, un excès qui est en fin de compte reconnu comme maladie. Trop souvent, on croit que c'est lié aux vomissements et le monde à tord : la boulimie en plus d'être tenace, c'est complexe. Dans l'univers des troubles alimentaires ont retrouve des catégories distinctes comme les fondations d'une maison et puis les finitions, les détails dont on s'occupera plus tard par ce qu'à première vue ça n'a pas l'air si grave.
 Les jeunes filles sont sensiblement touchées mais les hommes sont oubliés.

Je suis boulimique. Boulimique hyperphagique à tendance orthorexique exactement. Ce nom à rallonge qui met enfin des mots sur les ressentiments. Au début, on pense que c'est seulement le corps qui est affecté comme si on voulait faire croire que l'esprit est déconnecté. Et ensuite on comprend que c'est uniquement psychologique. C'est à ce moment précis qu'on a cette impression de devenir fou. "Mais alors est ce que je suis tarée?". On se pose mille et une questions et la seule réponse sur laquelle on se met d'accord c'est qu'il est temps de guérir.

Je ne suis pas obèse. Je ne suis pas maigre. A première vue, j'ai un corps banal. La société ne me trouve pas vraiment grosse, juste "normale". Un mot qui revient sans cesse et qui nous conforte dans l'idée que quelque chose cloche sans que nos proches n'osent nous l'avouer. Certains pensent que tu es seulement un peu trop gourmande, les autres que tu ne te dépenses pas assez. Depuis mon adolescence, mon enveloppe corporelle joue au yoyo : il grossit, maigrit puis regrossit en fonction de mes phases boulimiques. Je n'ai le contrôle de rien et c'est terrifiant. Je ne suis pas accro à la nourriture, j'en suis dépendante en fonction de mes émotions. Lorsque j'ai écrit l'article précédent, je me sentais un peu mieux dans mon corps et à quel prix ? J'ai même essayer pendant un mois d'éviter sucre, sel et mauvais gras tel un sevrage inutile. Suite à cet essai catastrophique, s'est succédé deux phases hyperphagiques dans lesquelles j'ai eu beaucoup de mal à sortir. Me revoilà quasiment au point de départ. Entre temps, j'ai entamé une thérapie en hôpital.



Comment la majorité peut comprendre un mal qui nous ronge sans pour autant prendre ça pour de l'empathie et du mensonge ? Très longtemps, j'ai voulu me mentir ; le vomissement était la faible barrière à ne pas franchir pour ne pas sombrer dans les travers de la maladie. En réalité, je le suis depuis presque toujours, seulement les symptômes sont ressortis quand on prend conscience de l'impact du beau autour de nous. La société est-telle coupable, les gens le sont-ils ou alors est ce que ce sont mes parents ? On a beau chercher des éléments déclencheurs, finalement ce qui compte c'est comment on va s'en sortir et pas comment ça a pu te tomber dessus. Avant je ne parlais jamais de ces crises à répétition. La honte s'engouffrait dans le flot de la culpabilité. Il fallait que je relativise, je devais relativiser car j'avais tout quand d'autres n'avaient rien. Comment oser se plaindre d'une prétendue maladie sans répercutions physiques quand j'ai eu le droit de naître dans une famille relativement saine, un toit sur la tête, l'accès à l'éducation et le frigo remplit toutes les semaines ?

Nos actes sont influencés par qui nous sommes à l'instant T de ces actions. J'ai souvent peur de temps, encore plus quand je vois fleurir cette image de moi à 40 ans, une vie vide de sens, un corps rempli de gras et un sourire si artificiel scotché en plein milieu d'un visage tellement triste. Comment réussir à expliquer ce phénomène sans paraître faible, superficiel et égoïste ?  Je hais mon corps. Je le déteste au point de pleurer parfois honteusement face au reflet du miroir, de faire des crises de panique dans les magasins sans comprendre pourquoi ce que j'adorais autrefois est devenu un fardeau. Je n'ai plus envie de sortir. Plus envie de parler, parce que tout ce que j'aimerais dire c'est hurler au monde que je ne vais pas bien, que c'est constant, que ça me consume et que ça ne s'apaise jamais.

Il n'y a pas de description figée à ce sentiment, pas de douleur physique. Simplement, des pensées qui tournent et qui s'arrêtent pour finalement repartir du début sans continuer leur chemin. Comme ton vieux disque de rock qui après deux bons morceaux et le début du 3ème, ton préféré, stoppe et se bloque pour s'en aller vers la piste 1. Ma vision du monde est malgré moi manichéenne d'une certaine façon : les minces ont réussi, les gros sont destinés à l'échec et je suis dans la deuxième catégorie. Je n'ai jamais appris à m'aimer à ma juste valeur, j'ai toujours entendu qu'il fallait toujours se remettre en question pour s'améliorer sans essayer d’apprécier la personne que l'on est dans sa globalité. Cette sensation que rien ne t'ai mérité. Se rabaisser en rigolant avant même que la personne en face n'ai eu le temps de sortir le moindre mot. Se cacher. Ne pas oser. Ne pas se plaindre. Eviter les regards. Avoir honte.



Mais l'essentiel, c'est que la boulimie on peut s'en sortir. A 21 ans, j'ai décidé que ma vie venait à peine de commencer. Qu'il est encore temps pour ne pas la gâcher. On a le droit de ne pas être ok. On a le droit de ne pas être parfait. On doit relativiser tout en faisant face à nos problèmes existentiels. A 21 ans, je sais que mon corps va encore changer. Je n'ai plus peur d'en parler, plus honte de prononcer les mots interdits. A tous ceux qui sont atteints de TCA, parlez-en. Et en attendant, aimez-vous.
01 janvier 2017

bonjour 2017


Hello !!! Vous l'avez deviné, c'est l'heure du bilan. Et je le confirme : plus on vieillit, plus les années défilent à toute allure. J'ai été dans mon adolescence très souvent pessimiste, ce genre de fille qui voit le mal tout le temps, partout chaque année. Pourtant, pas cette fois. J'ai plutôt envie de me consacrer exclusivement au positif, je me suis trop arrêtée sur l'inverse : je préfère arrêter de dépenser mon énergie dans ces futilités...

Qu'est ce que signifie 2016 ?
Elle a été en partie synonyme de changement. Je m'étais lancé un petit défi en octobre 2015, que je pense avoir plus ou moins relevé. En effet, mon pari c'était de commencer une vie saine, à l'abris des crises pour commencer enfin à aimer un peu la personne que je suis. "Plus" : j'ai mangé mieux, et je continuerais ainsi, car j'ai compris que cette voie me correspondait le mieux. J'ai d'ailleurs réussi à m'affiner et rendre certain pantalons trop grands! "Moins" : les crises ont malheureusement été ponctuelles, mais moins intenses.
J'ai enfin avoué mon hyperphagie à ma famille, et je ne leur remercierais jamais assez pour leur soutien sans faille et leur aide au quotidien au fil des consultations. J'en ai même fait un article sur le blog..
Je me suis mise aux cours collectifs, au cardio et maintenant à la muscu. Je me suis découverte une nouvelle passion pour le hip-hop!

J'ai eu la chance d'effectuer mon stage de deuxième année chez la rédaction web du magazine Biba au siège Mondadori : moi qui y étais abonnée, qu'elle n'a pas été ma surprise quand j'ai reçu ce fameux mail de confirmation. J'ai passé deux mois géniaux, que je n'oublierais pas, et qui m'ont tellement apporté! Le contact y est complètement humain, généreux... Une ambiance folle grâce à tous ceux qui font ce média féminin! J'ai donc validé ma deuxième année en 2016, je suis maintenant en 3ème pour le diplôme... J'ai été voir 3 comédies musicales (oui c'est ma passion inavouable), et je me suis rendue au Puy du Fou et au Futuroscope et ça c'était vraiment trop génial!

Et les baskets ?
J'ai pu faire partir d'un collectif de blogueuses à baskets, très bonne expérience qui m'a encore plus donné envie de m’intéresser au monde de la sneaker. J'ai eu le privilège d'avoir été invitée au showroom Nike et d'avoir assisté à plusieurs events, notamment deux Reebok. Mon style a légèrement évolué depuis le début de l'année, j'essaye de féminiser un peu plus le tout, c'est important pour moi. J'ai même investi dans deux paires de talons! J'ai réussi à reporter des jeans (merci Topshop!), et j'ai un nouvel objectif : celui de pouvoir reporter des robes et des jupes sans être hyper mal à l'aise.

Ma mentalité s'est trouvée changé également : à tous ceux qui disent que le sport forge avant tout le mental, vous aviez totalement raison. Aujourd'hui, je suis même affirmer que je suis fière de la femme que je deviens. Il n'y a plus de "je n'y arriverais jamais", ils sont tous remplacés par des plus mélodieux "tu y arriveras un jour, tu vas le faire". Et ça c'est grâce à 2016.

Je vous souhaite une très très mais alors très belle année 2017 les gars. En espérant que vos rêves réalisent, que vos sourires soient plus éclatants, que vos rires soient plus joyeux, que vos projets visent plus haut, je vous embrasse. <3